Comment fait-on pour traduire un poème ? Le traduire sans le détruire ? – Comme on attrape un oiseau : en plein vol et sans arme. – En plein vol ? – Oui, en plein vol et à mains nues. – Faut-il de la force ? – Suffisamment pour ne pas le laisser échapper. Mais si on serre trop, son squelette fragile s’effrite dans la paume. – Et ensuite, que se passe-t-il ? Une fois qu’on l’a attrapé ? – Eh bien, il vole. – A l’intérieur de la main ? – Non, la main a disparu. Ce n’est plus le problème. Il vole comme il volait avant d’être saisi. » ZBIGNIEW HERBERT
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