Imaginer une société non capitaliste et non marchande, porteuse d’égalité et de liberté, une société qui fasse rêver : c’est à la construction de ce rêve que le journaliste et intellectuel André Gorz (1923-2007) a consacré sa vie entière. Se souvenir aujourd’hui de ses combats passés, c’est autant prendre la mesure de la pertinence de ses visions, réactivées par les désordres économiques actuels, que d’admirer la ténacité d’un homme, fidèle à lui-même, ne lâchant rien.
L’utopie sociale dont Gorz esquissa un modèle possible n’est même plus une utopie : elle a pris, avec le temps, les contours d’une nécessité, même si elle peut encore laisser à distance les tenants de l’ordre néolibéral dominant. Dans la biographie, inédite, que lui consacre Willy Gianinazzi, André Gorz, une vie, détaillant les étapes d’une existence indexée à l’élaboration d’une réformisme révolutionnaire, plusieurs obsessions se dégagent, comme les motifs saillants d’un projet émancipateur : la critique de l’aliénation, de la consommation, du travail et du saccage du milieu de vie, l’éloge de l’autonomie, du temps libéré, de l’activité créatrice et du bien-vivre.
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