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LA BAUHAUS Y LA MANTEQUILLA
Historiette. C’était le monde germanique bourgeois d’avant-guerre. Comme chez le tuteur de Hans Castorp, le personnage de la Montagne magique, on servait à table le beurre sculpté en forme de coquilles. Anni Albers en fit la première fois qu’elle reçut des professeurs de la bande, ravie et intimidée, comme elle l’avait appris dans son enfance. En entrant, la femme de l’architecte Mies Van der Rohe les voit et dit : «Des coquilles de beurre ! Ici, au Bauhaus ! J’aurais pensé qu’un bon bloc de beurre vous aurait suffi !» L’anecdote ne résume pas seulement l’esprit de simplicité radicale affichée par l’école de Gropius. Elle annonce le talent de Nicholas Fox Weber : un sens direct, ironique et divertissant de l’historiette, à la Tallemant des Réaux, cet écrivain qui fit les portraits des nobles et des grands bourgeois au temps de Louis XIII ; de l’historiette qui reflète l’ensemble du groupe et de l’époque, et qui finit par faire tableau.
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